Wednesday

La rue d'Alésia est une des voies les plus importantes du 14ème arrondissement, et avec la rue de Tolbiac dans le 13ème et la rue de la Convention dans le 15ème elle fait une couronne à Paris, concentrique à l'intérieur de celle des Maréchaux. Dans notre quartier elle commence à la Place Coluche et termine à la rue de la Tombe Issoire.

Son architecture variée comprenant des immeubles de styles diverses, est représentative de notre quartier. Avec l'Avenue René Coty, la rue d'Alésia est la voie importante dans laquelle on trouve le plus d'immeubles Hausmaniens. La rue Bruller, petite rue qui relie la rue du Saint Gothard à l'Avenue René Coty est construite exclusivement d'immeubles Hausmaniens d'une remarquable unité.



Le bas de la rue, côté impair, angle de la Place Colluche

idem

de la couleur

idem

L'école élémentaire du 3bis

la partie moderne de l'école

La cour vue de l'impasse Reille

idem

idem

la partie moderne de l'école

L'avenue de la Sybelle vue de la rue d'Alésia

toujours côté N° impairs

vers le pont du RER

le pont du RER

le bas de la rue, côte Sainte Anne

idem

idem

vue de l'intérieur

construction moderne à Sainte Anne

le gymnase Allice Millat

idem

Le 62, le nerf de la rue d'Alésia

l'arrêt du bus

la fondation Louise Koppé 1908

idem

idem

idem

idem

angle de la rue d'Alésia et l'avenue René Coty

idem

les immeubles Hausmaniens de la rue d'Alésia

côté N°s pairs

l'immeuble de l'APHP

idem

idem

idem

idem

idem

idem

idem

l'école élémentaire du 12/14
le plus grand complexe scolaire de Paris

le 12

le 14

toujours l'école élémentaire

idem


le géant d'Isoré de Corinne Beoust

idem 

Photos Carlos Moret
Vous pouvez copier librement ces photos en indiquant la source.


L'ancienne route de Transit qui relie le chemin de fer de l'Ouest (aujourd'hui gare de Montparnasse) et le carrefour des Quatre Chemins, aujourd'hui Place Victor-et-Hélène-Basch devient rue d'Alésia en 1868. Déjà dans notre quartier, elle est prolongé jusqu'à la rue de la Santé et au delà, jusqu'à la Seine sous le nom de rue de Tolbiac. Pas loin de notre quartier, au carrefour des Quatre Chemins, de même qu'à la place d'Enfer (Denfert Rochereau) des barricades se dressent pendant la Commune, donnant lieu à des sanglants combats.

Louise Koppe (1846-1900) passe sa vie a aider les défavorisés, et en particulier les enfants. En 1891 elle fonde la Maison Maternelle, maison qui a pour vocation, non de recueillir des orphelins, mais de fournir un asile provisoire à des petits enfants confiés par des mères abandonnées ou momentanément dans le besoin.


La Fondation Louise Koppe à l'angle de la rue d'Alésia et du Saint-Gothard.

En 1908 la Fondation Louise Koppe installe une maison maternelle au 41 avenue du Parc-de-Montsouris, actuellement avenue René-Coty, qui donne également sur les rues d'Alésia et du Saint Gothard.

On nomme souvent des rues du nom de batailles gagnées, mais aussi il arrive que ce soient des batailles perdues. La bataille d'Alésia fut elle gagnée ou perdue? Perdue par les Gaulois, gagnée par César... et la France, est elle gaulloise ou latine?

Après la défaite romaine du siège de l'oppidum (place forte) de Gergovie durant lequel Vercingetorix a bénéficié de la trahison des Eduens vis à vis de César, les armées romaines fuient à la recherche de renforts en 52 avant JC.

(Gergovie est situé près de Clermont-Ferrand, avec 2 hypothèses qui s'affrontent depuis des années : au nord ou au sud de la ville).

Photos du film "Vercingetorix" de Jacques Dorfmann avec Christophe Lambert (2000) :

Vercingetorix tente de couper le contact des romains avec les troupes germaines prêtes à appuyer César en échange d'une part du butin : le choc a lieu près de Montbard et la cavalerie gauloise est décimée : l'organisation et la stratégie de défense romaine auront raison des attaques anarchiques des gaulois.

Le chef gaulois met alors le reste de ses troupes en retraite vers l'oppidum d'Alésia avec 80000 soldats et envoie des cavaliers à la recherche de renforts dans toute la Gaule.

Le dispositif défensif romain

César décide d'assiéger les gaulois en profitant de cette retraite improvisée des gaulois. Afin d'éviter la tenaille dont il fut victime lors du siège de Gergovie, César fait preuve d'une exceptionnelle maîtrise de l'art du siège en entreprenant une double protection de lignes fortifiées :

l'une de 15km orientée vers l'oppidum pour résister aux tentatives de sortie des 80000 gaulois retranchés : la contrevallation,
l'autre de 20km orientée vers l'extérieur pour résister à l'armée de secours demandée par Vercingétorix aux autres peuples gaulois pour lui venir en aide : la circonvallation.
L'armée romaine est alors composée de 10 à 12 légions, soit près de 70000 légionnaires (dont certains étaient d'ailleurs des gaulois !).

Afin de gêner au maximum l'approche des enceintes, une série de pièges sont établis :

des pointes de fer sont enfoncées dans le sol,
des trous profonds de 90cm sont disposés en quinconce avec au fond de chacun d'eux un pieu pointu. Les trous sont ensuite camouflés par des broussailles,
5 lignes de fossés profonds de 1,50m sont creusées, dans lesquelles sont fixées des grosses branches attachées les unes aux autres,
2 autres fossés de 4,50m de large et profonds de 2,50m sont creusés, et dont l'un est rempli d'eau,
enfin, les branches pointues sont fixées au rempart de terre pour en compliquer l'escalade.

Reconstitution d'une enceinte et des pièges : archéodrome de Bourgogne.

La bataille

250 000 gaulois appuyés de 8000 cavaliers arrivent au secours de Vercingétorix environ 2 mois plus tard. Les 2 premiers assauts sont repoussés et le 3ème voit une implication de toutes les forces disponibles : les défenses sont enfoncées mais les cavaliers germains alliés des romains chargent et les troupes de secours, décimées, s'enfuient.

La reddition de Vercingétorix

Vercingétorix jette ses armes devant César, tableau de L.Royer (1888)

Acculé, Vercingetorix se rend à César et sera assassiné en prison en 46. Cette défaite accélère la progression romaine : César se rend maître de la Gaule dans les mois qui suivent cette victoire.

Les deux versions de la rencontre entre Vercingetorix et César :

César écrit : «César ordonne que les armes soient rendues, que les chefs soient conduits à lui. Lui-même s’assied dans le retranchement, devant le camp. Les chefs y sont conduits. Vercingétorix se rend. Les Héduens et les Arvernes furent mis à part, pour le cas où il pourrait, grâce à eux, reprendre des villes. Les autres captifs sont distribués à toute l’armée comme butin, à raison d’un prisonnier par personne».

C’est plus romanesque chez Plutarque (Vie de César) et c’est cette image que l’on a conservée :«Les assiégés, après s’être donné bien du mal à eux-mêmes et en avoir donné beaucoup à César, finirent par se rendre. Vercingétorix, qui avait été l’âme de toute cette guerre, fit parer son cheval, prit ses plus belles armes et sortit ainsi de la ville. Puis, après avoir fait caracoler son cheval autour de César, qui était assis, il mit pied à terre, jeta toutes ses armes et alla s’asseoir aux pieds de César où il se tint en silence, jusqu’au moment où César le remit à ses gardes en vue de son triomphe».
Les renseignements d'ordre historique que Plutarque a rassemblé dans ses ouvrages sont très précieux concernant le siège d'Alésia, mais ont suscité de nombreux débats parce qu'ils comportent des précisions que ne fournissent pas les textes de César.

Polémique concernant la localisation d'Alésia

Alise-Sainte-Reine en Bourgogne : l'assimilation d'Alise-Sainte-Reine avec Alésia a été consacrée par Napoléon III dans les années 1860. Après avoir encouragé des fouilles, la "Commission de topographie de la Gaule" confirme que ce site a été le lieu de la bataille mais les méthodes et les conclusions autoritaires firent l'objet de vives critiques.
Aujourd'hui, un musée et les restes d'une cité gallo-romaine, donc datant d'après Alésia, se visitent sur le site.


Napoléon III fait ériger en 1865 une statue de Vercingétorix haute de 7m : elle est réalisée par le sculpteur Millet et située sur la pointe occidentale du Mont-Auxois.


Le chef gaulois est représenté tel qu'on pouvait imaginer les gaulois au XIXe : les connaissances actuelles mettent en relief certains anachronismes, et on note que son visage ressemble étrangement ... à celui de Napoléon III !

Sur le socle, dessiné par Viollet-le-Duc, est gravée l'inscription :

La Gaule unie
Formant une seule nation,
Animée d'un même esprit,
Peut défier l'Univers.

Vercingétorix aux Gaulois assemblés (César, Guerre des Gaules, livre VII,29)
Napoléon III, Empereur des Français, à la mémoire de Vercingétorix.

Anecdote : sur le bas de sa tunique, on observe des impacts de balles car pendant l'occupation de 39-45, des soldats allemands prenaient la statue pour cible afin de s'exercer au tir !

Une plaque a été retrouvée sur le site d'Alise Sainte-Reine, et comporte l'inscription "d'ALISIIA", dénomination gauloise d'Alésia. Un argument de plus pour le site !
Chaux-des-Crotenay en Franche-Comté : ce site répond très précisément à toutes les exigences du texte de description (Bellum Gallicum)
Alaise dans le Doubs (25 km au sud de Besançon) : l'argument en sa faveur, en plus de la toponymie, est d'être en Séquanie, où des auteurs placent indubitablement Alésia, alors qu'Alise-sainte-Reine se trouve en pays Héduen.

Vercingétorix, héros national... seulement depuis le XIXe

Vercingétorix est resté pendant longtemps un héros méconnu, voire oublié : l'histoire officielle de l'Ancien Régime commençait avec les francs de Clovis car les prédécesseurs gaulois n'apportaient rien à la légitimité et la gloire du système monarchique.

Le chef gaulois va revenir à la mode à la fin du XIXe pour 2 raisons liées au contexte politique de l'époque :

la France du second Empire vient d'être écrasée par la Prusse en 1870 : elle a subit les humiliations de la défaite, de l'occupation du pays et de l'annexion de l'Alsace/Lorraine par l'Allemagne. Dans ce contexte d'honneur meurtri, la propagande officielle est à la recherche de héros montrant qu'on peut être "grand" dans la défaite.
la République vient de remplacer l'Empire et les conflits sont rudes entre les tendances républicaines, les monarchistes et les bonapartistes : la question de l'association de l'Eglise et de l'Etat les divise. La propagande officielle républicaine et à tendance anticléricale cherche à valoriser un héros national lié ni à l'Eglise ni à la monarchie.
Vercingétorix apparaît donc comme l'homme de la situation : la toute nouvelle école publique obligatoire de Jules Ferry va contribuer à populariser ce héros providentiel ... qui attendait cela depuis presque 2000 ans !

Source "La ballade médiévale"







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