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Le Parc Montsouris

C'est peut être le parc le plus joli de Paris. Il n'est pas le plus grand avec ses 15 Ha, mais le deuxième après les Buttes Chaumont. C'est le parc septéntrionnel imaginé sous Napoléon III pour donner à Paris quatre espaces verts sur chacun des points cardinaux; les deux bois l'un à l'est, l'autre à l'ouest, deux parcs, l'un au nord et le notre au sud. 

Le nom de "Montsouris" serait une déformation de "Moquesouris" qui désignait le lieu depuis l'époque lointaine où les moulins, qui attiraient les rongeurs, avaient été abandonnés.

La construction sur les carrières fameuses par sa pierre, la meilleure pierre de construction pour Paris, commence en 1860 non sans difficultés dus aux carrières, aux deux lignes ferrées, celle de Sceaux et la Petite Ceinture aux aqueducs qui le traversent et aux ossements: on dut en retirer 813 tombereaux d’ossements car à la fermeture définitive du cimintière des Innocents le lieu avait servi  pour ensevelir les restes des défunts.

Hausseman décide de sa construction et confie sa réalisation à l'ingénieur Alphand qui le dessine sur le modèle de jardin à l'anglaise, cher à Napoléon III. Ce qui est propre aux jardins à l'anglaise est la sensation d'espace et de se trouver en pleine nature. De grandes pelouses sont bordés d'arbres, les allées sont dissimulées par des monticules de sorte que de certains points de vue elles ne se voient pas. En jouant sur les feuillages des arbres on donne un effet de perspective. Souvent opposé au"jardin à la française avec sa c
onception géométrique, les jardins à l'anglaise furent souvent conçus par des peintres plutôt que par des architectes. L'entrée à l'angle des avenues Reille, René Coty et la rue Nansouty en est un bon exemple. Malgré l'urbanisation qui a eu lieu depuis sa construction, on se croit loin de la ville. 

La chronomogie de la construction du parc à été particulière; en 1860 la construction est décidée, mais ne commence qu'on 1867 et les travaux dureront jusqu'en 1878 mais il est inauguré neuf ans plus tôt. La guerre interrompt les travaux.

Le parc se trouve sur la ligne du méridien de Paris. Ce méridien fut défini le jour du
solstice d'été de 1667 par les mathématiciens de l'Académie et définit le lieu de construction de l'Observatoire de Paris. Pous se repérer sur la surface de la terre, il faut deux coordonnées: la longitude et la latitude. La latitude qui donne la position nord-sud est définie par l'intersection du plan perpendiculaire à l'axe de rotation de la terre et son intersection avec la surface de la terre. Tout naturellement on prit l'intersection à la hauteur de l'équateur por définir la latitude 0. La longitude qui, donne la position est-ouest est l'intersections des plans perpendiculaires à l'équateur et la surface de la terre. Mais où définir la latitude 0? Paris et Londres de disputèrent âprement cet honneur, et c'était en 1884, lors de la Conférence Internationale de Washington que Greenwich (Londres) l'emporta. Dommage, ce serait sympa si les positions est-ouest étaient données par une ligne qui passe par le Parc Montsouris, emprunte l'Avenue René Coty et continue jusqu'à l'observatoire. 

135 médaillons de bronze de 12 cm de diamètre matérialisent depuis 1994 le tracé du méridien dans la ville. Ils ont été conçus par l'artiste néerlandais Jan Dibbets ; ils portent le nom de François Arago et des indications Nord et Sud. Certains de ces médaillons ont déjà disparu. La photo montre le médaillon situé près de l'entrée Ave René Coty.

Ce n'est pas tout pour les rapports entre le parc et la géographie. Dans le côté sud du parc, se trouve la mire sud qui dans un premier moment était dans les jardins de l'Observatoire, puis déplacé dans le Parc. Sur la stèle on peut lire l'inscrition suivante : "Du règne de ... (le nom de Napoléon a été gratté, celui de Charlemagne ajouté) mire de l'Observatoire - MDCCCVI".
 
Si on se fie à la ligne imaginaire tracée dans le parc par les médaillons de Jan Dibbets, on constate que la mire de 1806 n'est pas dans leur axe. Elle servait en effet à l'alignement de la lunette méridienne de l'Observatoire qui ne se trouve pas exactement sur le méridien, mais quelques dizaines de mètres à l'est de ce méridien. La mire nord a été érigé dans le Moulin de la Galette à Montmartre. Pas loin de la mire sud, se trouve le point le plus élevé de la rive gauche (photo). 


La légende veut que le lac artificiel, qui à l'époque était alimenté par l'eau de l'aqueduc d'Arcueil se vida et que le responsable des travaux se suicida. Les malades de Sainte Anne s'y promenaient, et les troupes de l'armée de Versailles y ont été cantonnés et des combats ont eu lieu pendant la commune.

Aujourd'hui le parc accueille toutes les générations; les enfants ont leurs aires de jeux, les personnes agées trouvent un havre de paix sur les bancs, les jeunes font du sport, d'autres la gymnastique, et les amoureux s'y retrouvent. 






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